Une savoureuse prophétie de mai 68

« Le Monde » a eu la bonne idée de re-publier ses « unes » de Mai 68 au jour le jour.

Dans l’édition du 6 mai, on trouve un des billets d’humeur quotidiens de Robert Escarpit, universitaire anglophile de l’époque – où l’on peut lire ceci :

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(…) Rien n’est moins révolutionnaire, rien n’est plus conformiste que la pseudo-colère d’un casseur de carreaux, même s’il habille sa mandarinoclastie d’un langage marxiste ou situationniste.

A vrai dire ce sont les jeunes gens en colère qui font les meilleurs mandarins. Les autres, qui veulent vraiment changer l’état des choses et bouleverser la règle du jeu, ont besoin de tout leur sang-froid et de toute leur énergie, surtout s’ils doivent ensuite continuer à désirer le changement.

Lorsque, dans dix ou vingt ans, Mr Daniel Cohn-Bendit et ses amis seront doyens, recteurs, ministres ou l’équivalent sous quelque autre nom, je leur souhaite d’affronter la révolte de leurs propres étudiants avec autant de modération qu’on en fait preuve à leur égard, aujourd’hui, à Nanterre. »

No comment.

1 Responses to Une savoureuse prophétie de mai 68

  1. ysengrimus dit :

    Fort bien. Mais Mai 68 n’a pas le monopole de la protestation… que dire de mai 88…

    Mai 68 – Mai 88 – Mai 08 – Quarante graffitis de l’ère intermédiaire

    Paul Laurendeau

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