De Gaulle disait…

Lors d’un reportage récent sur une chaîne TV française à propos des manifestations face à la réforme des retraites, un vieillard, sollicité de donner son opinion, répond par un silence suivi d’une phrase à peine audible, mais prononcée avec un sourire malicieux :  » … J’attends le retour de De Gaulle… »
Ce qui en dit long sur la nostalgie que peut susciter l’ancien  président … alors que sous son « règne », les manifestations et révoltes furent nombreuses…

Mais un petit livre de Denis Tillinac, intitulé  » Les mots de De Gaulle » (Ed. Dalloz) permet de relire certaines citations connues, mais d’autres qui le sont moins.

Petit florilège libre :

 » N’est-ce pas le penchant fréquent des Français, chacun sans sa spécialité, de réclamer la marche en avant en souhaitant que rien ne bouge ? » (Mémoires d’espoir

 » Les Français ont besoin d’avoir l’orgueil de la France. Sinon ils se traînent dans la médiocrité, ils se disputent, ils prennent un raccourci vers le bistro ! (…) Si on ne  lui propose pas des buts élevés, si elle n’a pas le sentiment de sa dignité et de sa noblesse, elle se traîne dans une sorte de léthargie. (1)

 » Politiques ou soldats, les meilleurs seviteurs de l’Etat sont rarement les plus plastiques. » («  Le Fil de l’épée« )

  » Les paroles d’un intellectuel sont des flèches, ses formules sont des balles.  » (1), à propos de Brasillach.

 » Où voit-on qu’une grande oeuvre humaine ait été jamais réalisée sans que se soit fait jour la passion d’agir par soi-même d’un homme de caractère ?  » (  » Le Fil de l’Epée« )

 » On a un peu honte d’être à droite, tandis qu’on se pavane d’être à gauche. « (1))

 » Naturellement, ce sont les régimes communistes qui encagent tout et chacun dans un totalitarisme lugubre. Mais le capitalisme lui aussi d’une autre façon, sous d’autres formes, empoigne et asservit les gens. Comment trouver un équilibre humain pour la civilisation, voilà la grande qustion de ce siècle ! « ( » Mémoires d’espoir« , entretien avec Michel Droit en juin 1968).
 » Il faut trouver une troisième voie entre les loups et les moutons. »  (1)

A propos de l’appel à la résistance du 18 juin 1940:
 » Devant le vide effrayant du renoncement général, ma mission m’apparut, d’un seul coup, claire et terrible. En ce moment, le pire de son histoire, c’était à moi d’assumer la France.. »  (« Mémoires de guerre« , vol. 1)

Une photo peu connue du Général De Gaulle
passant des troupes en revue
dont … son propre fils, Philippe De Gaulle. (2)

 

 » La diplomatie, sous des conventions de forme, ne connaît que des réalités. » («  Mémoires de guerre« ,vol.2)
 » Les seules réalités internationales, ce sont les nations. La Russie boira le communisme comme buvard boit l’encre. » (1)

 » Cette permanence des nationalités en Yougoslavie, ça leur en promet de belles, le jour où Tito ne sera plus là pour s’asseoir sur le couvercle de la marmite. » (1)

A propos de la décolonisation:
 » Pour un homme de mon âge et de ma formation, il était proprement cruel de devenir, de son propre chef, le maître d’oeuvre d’un pareil changement. » («  Mémoires d’espoir« )

A propos de la démission de son gouvernement provisoire en 1946:
 » A la France et aux Français, je dois encore quelque chose : partir en homme moralement intact. »  (« Mémoires d’espoir« )

 » Pour que j’apparaisse aux Français comme un recours, il fallait que je reste sans tache. » (1)

A propos de la Chine :
 » Que sera-ce pour cette Amérique du Pacifique le jour où l’immense marché chinois s’ouvrira à des échanges ? (…)
Ils ont l’éternité devant, puisqu’ils l’ont derrière eux. »  (1)

« Dans le tumulte des hommes et des évènements, la solitude était ma tentation.
 Maintenant, elle est mon amie.
De quelle autre se contenter quand on a rencontré l’Histoire ?  »
(« Mémoires de guerre« , vol.3)

(1) Extrait du livre de souvenirs d’Alain Peyrefitte (ministre), intitulé :  « C’était De Gaulle »
(2) Photo prise au Musée de la Résistance sur l’Ile de Sein en août 2010.

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