Décédée cette nuit,
voici ce que disait Danielle Mitterrand,
en août 2010,
et qui vaut pour un certain nombre de droits fondamentaux :
la nourriture, la santé,
l’éducation, le logement, etc…
Extraits de l’ interview de Danielle Mitterrand
dans » Libération » du 2 août 2010 :
» Qu’est-ce que le droit universel à l’eau ?
D’abord, c’est reconnaître que l’eau n’est pas une marchandise, que c’est un bien constitutif de la vie. Qu’elle doit être rendue à la nature dans un état suffisant pour que les générations à venir puissent en user sans risque. Elle doit pouvoir être gérée par les pouvoirs publics qui ont le sens de l’intérêt général, avec une grande vigilance démocratique. Il faut que les Etats inscrivent dans leur Constitution que l’accès à l’eau est un droit de l’homme contraignant et qu’ils sont tenus de le respecter.
(…)
L’eau, pour la Terre, c’est l’équivalent du système sanguin pour l’homme. Vous arrêtez une artère, le membre meurt. En construisant un barrage, en conditionnant l’accès à l’eau, les grandes entreprises disposent des vies de millions de personnes entre leurs mains.
Pourquoi la Chine ne quittera-t-elle jamais le Tibet ? Parce que la province recèle les sources des fleuves qui alimentent l’Inde et la Chine. On ne peut pas résoudre le problème de l’eau derrière les frontières. Il faudrait imaginer pour l’élément vital de la planète un droit international différent, avec un traitement politique innovant. On réunirait des sages, la société civile, les entreprises et les politiques…
Si l’eau n’a pas de prix, le service, lui, a un coût. Une bonne gouvernance impose à ce service que la quantité d’eau nécessaire soit gratuite pour pouvoir vivre dignement. L’Organisation mondiale de la santé a fixé cette quantité à 40 litres par jour et par personne. Il faut que chacun, riche ou pauvre, puisse avoir cet accès universel.
En juin, Nicolas Sarkozy a annoncé que la France se battrait pour un droit universel à l’eau. Une bonne chose ?
Mais qu’est-ce que ça veut dire ? Si c’est pour privatiser la gestion de l’eau… Entre ce qui est dit et ce qui est fait, on est à des années-lumière. On me dit souvent que je suis contre les entreprises, mais pas du tout. Elles sont nécessaires, mais il faut qu’elles se cantonnent à leurs missions : être des plombiers. Qu’ils fassent bien leur travail de maintenance, de raccordement, qu’on les paie pour leurs prestations, un point, c’est tout.
Ce n’est pas à ces entreprises de définir la politique de l’eau dans les Etats.
Vous êtes pourtant souvent critique avec le Forum mondial de l’eau…
Le problème, c’est que c’est un club de business – ce qui n’est pas illégitime en soi -, qui se présente comme une autorité de la gestion de l’eau dans le monde qui travaillerait dans le sens de l’intérêt général. C’est tromper l’opinion. Ces réunions sont une foire, c’est un marché. Le Conseil mondial de l’eau est présidé par le PDG de la société des eaux de Marseille, une filiale de Veolia. Nous, quand on dit «l’eau pour tous», c’est un bien pour tous. Eux, c’est l’eau pour tous ceux qui peuvent payer. Quand ils parlent d’humanité, ils parlent de consommateurs. Quand ils parlent d’individus, ils parlent d’usagers.
Pensez-vous que l’eau deviendra un enjeu politique, lors des prochaines échéances électorales ?
Je l’espère, il le faut. Un jour, ça sera tellement évident que ceux qui nous dirigent ne pourront plus passer à côté. Tous les grands mouvements sont partis d’un petit groupe qui a convaincu le plus grand nombre.
Le pouvoir, c’est le citoyen qui l’a, mais on ne l’utilise pas. »
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Danielle Mitterrand,
entrée dans la Résistance, à 17 ans,
pendant la Seconde Guerre Mondiale….
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Voir le site de la « Fondation France-Libertés«