» La marginalisation de pans entiers de l’humanité… »

Pour celles et ceux qui n’ont pas le temps de lire l’intégralité du
Rapport Annuel 2007 d’Amnesty International,
voici quelques extraits (libres) de l’introduction du Rapport par
Mme Irène Kahn,Secrétaire Générale,
intitulé  » Pour la liberté, sans la peur «  :

 

 » La peur engendre la méfiance, elle anéantit notre appartenance commune à l’humanité. Lorsque nous considérons les autres comme une menace, lorsque nous sommes prêts à compromettre leurs droits pour garantir notre sécurité, personne n’est gagnant. »(…)

 » Le peur se nourrit, au plus haut niveau, de visions à court terme et de lâcheté ».
(…)
 » La mécanique de la peur s’est complexifiée avec l’apparition de groupes armés et de grandes entreprises qui commettent ou tolèrent diverses atteintes aux droits de la personne. Chacun à leur manière, ces nouveaux acteurs s’en prennent à l’autorité de l’Etat dans un monde où les frontières s’estompent toujours plus. »(…) « La profonde corruption de certains Etats a créé une vacance du pouvoir que des entreprises et d’autres acteurs économiques utilisent à leur profit. »

 » Pourquoi certains dirigeants jouent-ils ainsi sur la peur ? Parce qu’elle renforce leur pouvoir, crée des fausses certitudes et permet de se soustraire à l’obligation de rendre des comptes. »(…) « Le seul impératif semble être de protéger la sécurité des Etats, et non l’existence et la pérennité des populations. »(…)

« La peur d’être envahi par des hordes de pauvres justifie la mise en place de mesures toujours plus dures contre les migrants »(…) Les procédures d’asile, loin d’avoir un rôle protecteur, sont devenues des dispositifs d’exclusion ».(…) « Les gouvernements qui pratiquent la politique de la peur font preuve d’une grande hypocrisie, car ils dénoncent certains régimes, mais refusent de protéger ceux qui les fuient. »(…)
« Si les migrations non réglementées effraient les riches, le capitalisme débridé, stimulé par la mondialisation, fait peur aux pauvres. Les marchés en pleine expansion créent d’énormes opportunités pour certains, mais élargissent également le fossé séparant les nantis des démunis. »
(…)
 » La marginalisation de pans entiers de l’humanité ne doit pas être considérée comme le prix à payer pour une prospérité globale. »

 » Si les riches s’enrichissent de jour en jour, ils ne se sentent pas nécessairement plus en sécurité. L’augmentation de la criminalité et des violences armées suscite une peur constante. Elle pousse de nombreux gouvernements à adopter des politiques dures censées s’attaquer au crime, mais qui mettent de fait les pauvres hors-la-loi et les exposent ainsi à une double menace : la violence des gangs et les brutalités policières.(…)  » On ne règle rien en assurant la sécurité d’un groupe aux dépens des droits d’un autre. La meilleure solution repose sur une approche globale qui consiste à améliorer le maintien de l’ordre tout en dispensant les services essentiels aux populations défavorisées. »(…)

(De nombreux Etats)  » se dotent de lois afin d’imposer des restrictions aux organisations et aux militants des droits humains, de les accuser de trahison ou de subversion, ou encore de les poursuivre s’ils osent révéler des violations des libertés. »
 » C’est dans le contexte du terrorisme et de l’antiterrorisme que se multiplient les manifestations les plus néfastes de la peur. »(…)  » Des suspects sont condamnés sans avoir été déclarés coupables. On assiste ici à une dénaturation de l’état de droit, même si ce dernier paraît inchangé d’un point de vue formel. »(…)  » Le sort des gens ne dépendrait plus de leurs actes, mais de la faculté des gouvernements à prédire leur comportement ! ».

(Des montagnes de l’Hindou Kouch à la Corne de l’Afrique, le Pakistan, l’Afghanistan, la Somalie, L’Irak, les territoires Occupés, le Liban, etc…) «  un commentateur évoquait un scénario catastrophe où les Etats s’effondreraient »(…) D’autres évoquent un retour à l’état d’esprit de la guerre froide, sur le mode « eux et nous« , dans lequel les nations puissantes se combattent entre elles par des guerres de procuration menées dans la zone d’influence de leurs ennemis. Dans un tel contexte, l’avenir des droits humains s’annonce plutôt sombre. »

Si l’on devait retenir une seule phrase de l’introduction de ce Rapport, ce pourrait être la suivante :

 » LE CONCEPT DE « DURABILITE »,
CHER AUX ECONOMISTES DU DEVELOPPEMENT ET AUX ECOLOGISTES,
EST AUSSI D’UNE IMPORTANCE FONDAMENTALE
POUR LES MILITANTS DES DROITS HUMAINS.

UNE STRATEGIE DURABLE PRIVILEGIE
L’ESPOIR, LES DROITS HUMAINS ET LA DEMOCRATIE,
TANDIS QU’UNE STRATEGIE SECURITAIRE
SE FOCALISE SUR LES PEURS ET LES DANGERS.

DE MEME QUE LA STRATEGIE ENERGETIQUE
S’OBTIENT ESSENTIELLEMENT PAR UN DEVELOPPEMENT DURABLE,
LA SECURITE HUMAINE EST RENFORCEE
PAR L’EXISTENCE D’INSTITUTIONS
QUI IMPOSENT LE RESPECT DES DROITS HUMAINS.

3 Responses to  » La marginalisation de pans entiers de l’humanité… »

  1. […] 3 – Il ne faudrait pas non plus mettre toutes les “organisations internationales” dans le même jugement : une organisation comme “Amnesty International” ne pratique pas la langue de bois : voir le Rapport annuel 2007 , dont des extraits de l’introdution font l’objet d’un billet ….  […]

  2. bonjour

    je vais citer ton article dans mon prochain, sur http://r-sistons.over-blog.com, merci d’avioir visité mon site, en espérant t’y revoir, amicalement Eva

  3. Weldon Lawton dit :

    We really like your blog, it has engaging content, Thank you!

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